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Que représente pour vous la notion de bien-être animal ?

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Charlotte CABOT
(@charlotte)
Membre Admin
Inscription: Il y a 9 mois
Posts: 3
Début du sujet  

Bonjour,

Je vous propose d'inaugurer ce forum par cette question d'ordre général, qui est d'actualité aujourd'hui

Ce message a été modifié Il y a 7 mois par Charlotte CABOT

   
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(@lucile49)
New Member
Inscription: Il y a 8 mois
Posts: 1
 

Médiatiquement la notion de bien être animal est relativement récente. Elle me semble pourtant essentielle. La façon dont on traite et on considère les animaux nous renvoie à la façon dont on se comporte en être humain et dont on considère les autres et notre environnement. Selon moi l'homme ne peut pas exister sans les animaux.


   
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(@claudio)
New Member
Inscription: Il y a 7 mois
Posts: 1
 

Bonjour,

C’est une première pour moi de participer à un forum. Alors j’en profite pour délivrer des propos à bâtons rompus, en cherchant à ne pas m’égarer du sujet pour autant !

Le bien-être animal est souvent traduit par le principe fondamental des 5 libertés individuelles, concept repris par l'Organisation mondiale de la santé animale que je résume :
Absence de faim, de soif ;
Absence de peur (haute incertitude environnementale) ;
Absence de stress physique (chaud-froid… ;
Absence de maltraitance occasionnant de la souffrance ;
Liberté d'expression d'un comportement normal de son espèce : son environnement doit être adapté à son espèce (il doit être en groupe si c'est une espèce sociale par exemple).

On peut d’ores et déjà remarquer qu’un individu de l’espèce humaine peut s’estimer heureux lorsqu’il peut remplir les cinq critères. Je n’ai pas de chiffre à donner, mais peut-être que plus de la moitié de la population humaine de la planète est régulièrement confrontée à au moins l’absence d’une de ces cinq libertés, et trop nombreux sont ceux qui n’ont plus du tout de libertés individuelles (ex : un individu terrorisé fuyant dans le froid la guerre, menacé en permanence par des bombardements, affamé et assoiffé, détaché de ses proches et étant finalement rattrapé par des soldats ennemis et violemment battu avant d’être incarcéré dans l’incertitude la plus totale de son avenir.)

L’être humain ne fait pas de cadeaux à ses congénères, et encore moins aux animaux, et ce, depuis des siècles. L’être humain domine, et détruit, le monde. Il se soucie donc du bien-être des animaux lorsque ceux-ci l’aident à cette domination suicidaire. Un animal doit bénéficier d’un bien-être lorsqu’il est utile à l’Homme : le chien sauveteur, guide pour aveugle, chercheur de cadavres ou de poudre que l’on envoie à la mort plutôt qu’à celle de son maître démineur, ou que sais-je encore ; le cheval laboureur, turfeur, promeneur ; le chat presse-papiers et le poisson rouge tourneur en rond ; l’éléphant qui fait la révérence et le merle qui appelle Marcel toute la journée ; ceux dont on tire le lait, ceux que l’on mange, ceux à qui l’on parle pour soulager son existence.

Dans tous ces cas de domination de l’homme sur les animaux, le premier a intérêt au bien-être des seconds. Le négrier qui faisait la traversée de Gorée aux Antilles raisonnait de même pour les esclaves qu’il transportait. Il fallait assurer leur minimum vital pour qu’ils ne meurent pas en route, car c’était une perte en gain.

Le rapport homme animal est donc un rapport de domination du premier envers le second, c’est une banalité de l’écrire.

Je n’ai pas encore évoqué une sorte du monde animal : les espèces en liberté. Elles ne sont pas logées à meilleure enseigne que leurs congénères apprivoisés. Au contraire, si elles restent en liberté, c’est qu’elles ne sont pas a priori utiles à l’homme qui doit se contenter de les tolérer, lorsqu’il ne les tue pas à la chasse, lorsqu’il ne les achève pas par des produits toxiques épandus sur la terre, dans la mer ou dans le ciel, lorsqu’il ne leur permet pas de se reproduire en les privant de leur terre, de leur frayère, de leurs forêts.
Donc, normalement, on ne devrait pas maltraiter un animal, car il rapporte économiquement, car sa chair est réputée meilleure s’il n’a pas subi de stress, car il représente un soutien psychologique, car on verse dans l’anthropomorphisme et on le vénère.
Alors on change l’eau de l’aquarium et on l’oxygène ; bref, on fait tout ce qu’il faut pour satisfaire les conditions du bien-être de notre « ami ».

Sauf que l’homme n’est pas toujours nourri de bonnes intentions. Il peut être avide et maltraite (dans les abattoirs), il peut être malade et maltraite (dans le privé) l’animal qui devient un soufre douleur.
L’animal peut difficilement se défendre et c’est pour cette raison que les associations qui s’intéressent au bien être animal ont toute leur place dans une société qui peut se le permettre.


   
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Charlotte CABOT
(@charlotte)
Membre Admin
Inscription: Il y a 9 mois
Posts: 3
Début du sujet  

@claudio

Cher Claudio,

Il y a bien des choses à régler pour le fonctionnement de ce site, aussi ai-je pris le temps de répondre. 

J'adhère à tout ce que tu écris... Autrefois on parlait des grands prédateurs, c'étaient des bêtes sauvages. Aujourd'hui, le grand prédateur de la planète, c'est l'homme. Et malheureusement, c'est lui aussi qui peut protéger l'espèce animale. La concordance des deux paraît bien difficile. C'est pourquoi ce site existe, il est en quelque sorte un éveilleur de conscience, et n'a pas pour vocation de mettre qui que ce soit au ban de l'humanité. Si pour ma part je ne consomme pas d viande,  je n'ai jamais empêché les autres d'en manger. Je ne souhaite qu'une chose, c'est d'éradiquer la torture du monde animal, qui doit, même s'il est objet de consommation, être traité sans cruauté. C'est la moindre des choses qu'un être civilisé ne s'adonne pas à des sévices envers des êtres qu'il juge inférieurs, sans intelligence ni sensibilité. Sachons bien que les porcs s'évanouissent sur le parcours mortel des abattoirs, sachons bien que les petits veaux pleurent en léchant les mains de leurs tortionnaires. Aucun être humain ne doit pouvoir supporter cette ignominie. 

J'ai envie de faire un petit rappel étymologique. Chez les Anciens, une bête sauvage se disait fera, généralement. Le terme bestia, accusait la cruauté, la barbarie de l'animal, sa "bestialité" en quelque sorte. N'est-il pas curieux d'utiliser aujourd'hui essentiellement le mot " bête", pour parler des animaux ? Sachant que la dénomination des êtres crée une vraie identité à ces êtres, n'y a-t-il pas ici une dénaturation, volontaire ou pas, de l'espèce animale qui, devenue indistinctement "bête", ne mériterait plus aucun égard ? " Nos amies les bêtes " n'est-elle pas une expression bien condescendante, une sorte d'oymore érigeant de fait notre supériorité d'homme sur la "bête" ? Il existe beaucoup de mots péjoratifs pour nommer les hommes. Pourquoi ne pas les réduire eux aussi à une appellation péjorative ? En face des hommes et des végétaux, il y a les animaux, espèce sensible et intelligente, envers  qui notre supériorité reste à démontrer. 


   
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