Il faut lire et faire lire le roman d'Olivier Bordaçarre : La disparition d'Hervè Snout
Mardi dernier, comme toutes les semaines, je suis allée à la bibliothèque chercher ma dose d’évasion. Comme d’habitude, j’ai flâné dans les rayons, j’ai pris en main les livres dont le titre ou la couverture m’interpellaient et pour finir j’en ai choisi quatre.
Parmi eux, se trouvait La disparition d’Hervé Snout d’Olivier Bordaçarre, sélectionné en fonction de sa quatrième de couverture sur laquelle j’ai pu lire « de sa langue incisive d’où émerge une poésie du quotidien, Olivier Bordaçarre brosse une analyse glaçante du monde du travail, du couple et de la famille. Cette description ne m’avait pas préparée à l’horreur à laquelle j’allais être confrontée.
Comme l’indique son titre, le livre relate la disparition d’un certain Hervé Snout. Ce dernier s’avère rapidement être un sale type mais pas que…. Il est également le directeur du dernier abattoir du département et il aime son travail. Au départ, je pensais que cette profession n’avait été choisie par l’auteur que pour rendre son personnage encore plus antipathique mais peu à peu, je me suis aperçue que ce choix n’avait rien d’anodin et que ce choix permettait à l’auteur de dénoncer la condition animale au sien des abattoirs.
Page 125 apparait une première interrogation : « les hommes ont toujours été les maitres sur cette terre et les animaux leurs esclaves. Pourquoi changer ? » qui ne manquent pas d’interpeller le lecteur et en ce qui me concerne, penser immédiatement à mon amie Charlotte et à sa croisade pour le bien-être animal.
Quand quelques pages plus loin, Hervé Snout déclare : « si on se met à pleurer pour un cochon, alors on n’a pas terminé les simagrées », le ton est donné et là j’ai honte car automatiquement je pense à nouveau à Charlotte et au petit cochon qu’elle a adopté. Lorsqu’elle m’avait raconté cette histoire de ce porcelet à trois pattes, je l’avais bien sûr écoutée mais sans ressentir de réelle compassion pour l’animal et pour la sensibilité de mon amie.
Pendant que l’intrigue principale suit on cours, les descriptions de l’abattoir « l’asile, dans le jargon. Par ce que ça rend dingue », des activités qui y sont exercées et de leurs conséquences « Les cris suraigus du cochons résonnent….(il) se tétanise dans un tremblement général,…..Ses yeux se révulsent, son groin remonte et ses narines s’élargissent………Le quintal de viande électrocuté grelotte de tous ses membres….» (et j’en passe….et des pires) ponctuent le roman tout en mettant les lecteurs (même les fans de barbecue et autre pièces saignantes (Comment je veux la cuisson de mon entrecôte ? bleue bien entendu !) devant un spectacle insoutenable.
Tous les « causanimalosceptiques » devraient lire ce roman qui se termine sur une phrase de Paul McCartney « Si les abattoirs avaient des murs en verre, tout le monde serait végétarien ».
L’auteur réussit par ce roman une plaidoirie sur la condition animale et m’a fait prendre conscience que le combat de Charlotte n’est pas vain et tout aussi « valable » que d’autres soi-disant grandes causes.
Merci infiniment pour ce message, Véro.
Merci pour eux !
Les petits porcs sont des animaux ultra sensibles et très intelligents, qui savent pertinemment ce qui va leur arriver en entrant dans un abattoir. Certains s'évanouissent dans la file mortelle.
Comment peut-on rester insensible aux tortures qu'ils subissent ?
Il ne s'agit pas de s'interdire la consommation de porc, chacun fait ce qu'il veut, mais pour autant, que la mort de ces malheureux soit digne, sans souffrance, et qu'on ne les traite pas comme des objets de consommation. Attachons-nous à leur regard, ne serait-ce que cela, et manifestons-leur un peu d'humanité au moment de leur ôter la vie. J'ai vu des scènes, dans certaines fermes, qui m'ont traumatisée à jamais. On n'oublie plus jamais les hurlements d'un petit porc sans défense, attaché par tous ses membres, que l'on vide de son sang sans la moindre commisération pour sa vie qui ruisselle au sol. Alors je comprends bien que " tuer le cochon " était la seule manière d'avoir de la viande pour l'hiver, mais un peu d'empathie pour le vivant, s'il vous plaît ! J'ai vu ces scènes-là pendant mon enfance, et elles me hantent encore.
Chaque fois que je regarde un troupeau de vaches brouter l'herbe des prairies, mon sang se glace à imaginer leur sort prochain. Et encore celles-là profitent au moins de pâturages extérieurs, elles ne sont pas condamnées dans des hangars à ne jamais voir le jour. Et quand je contemple ces magnifiques agneaux des prés salés, si touchants dans le crépuscule, avec la silhouette du Mont-saint-Michel au bout du paysage, j'ai juste envie de pleurer en voyant s'arrêter le van du boucher qui en sélectionne quelques-uns pour leur dernier funèbre voyage. Et quand je vois nourrir les lapins dans un clapier, je me demande comment il est possible de leur donner des fanes de carottes, de les caresser, de leur parler, pour leur faire quelques temps plus tard ... le coup du lapin !
Pauvres animaux de la terre, vous êtes bien mal tombés dans le monde des hommes, qui vous assassinent sur la banquise, qui coupe vos ailerons avant de vous rejeter à la mer, qui vous volent votre ivoire, qui vous dépècent pour se couvrir de votre peau, ou vous torturent pour des cosmétiques toujours plus exceptionnels. Quand verrons-nous la fin de pareille ignominie ?
Mobilisons-nous !
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